Chapitre 7- Les Bryophytes

Le groupe des bryophytes comprend les plantes plus communément appelées mousses, hépatiques et anthocérotes

Les bryophytes possèdent les deux premières adaptations qui ont permis le passage des plantes à la terre ferme : une cuticule cireuse qui les enveloppe et retient l’eau, et la capacité de produire des gamètes qui se développent à l’intérieur des gamétanges. Même dotés d’une cuticule et d’une enveloppe protectrice pour leur embryon, ils ne sont pas complètement libérés de leur environnement aquatique initial. Ils ont besoin d’eau pour se reproduire et ils n’ont pas de tissus conducteurs pour amener l’eau du sol aux parties aériennes de la plante.

Leur origine doit remonter au dévonien supérieur, il y a environ 350 millions d'années. Mais on suppose que l'apparition des hépatiques est antérieure à celle des mousses qui ne seraient apparues qu'au Carbonifère. Les bryophytes dériveraient de plantes terrestres primitives du Dévonien ayant privilégié une prédominance de la génération gamétophytique haploïde sur la génération sporophytique diploïde.

Il existe environ 23.000 espèces encore vivantes reparties en 3 classes :

  • 13.500 espèces de mousses,
  • 9.000 espèces d'hépatiques,
  • 350 espèces d'anthocérotes.

Les bryophytes sont actuellement de petits végétaux terrestres , de quelques centimètres de long (les plus grandes ne dépassent pas 1 mètre), chlorophylliens, et vivant généralement dans des lieux humides et ombragés. L'accomplissement de leur cycle biologique reste encore fortement dépendant de la présence d'eau puisque les gamètes mâles doivent absolument nager depuis l’anthéridie jusqu’à l’archégone pour féconder l’oosphère.

Grâce à leur capacité de reviviscence, ces végétaux sont capables de supporter de longues périodes de sécheresse : ils peuvent en effet se déshydrater fortement et entrer dans un état de vie ralentie pendant plusieurs semaines. Ils reprennent une activité normale lorsque l'eau est à nouveau disponible. Ce sont donc des végétaux très résistants, et à ce titre ils constituent avec les lichens, les végétaux pionniers capables de coloniser des milieux minéraux, c'est pourquoi on en trouve en abondance sur les murs ou les toits des maisons. Ils participeront alors à la formation des sols permettant aux végétaux plus exigeants de s'installer à leur tour.

Les bryophytes colonisent tous les milieux naturels ou artificiels, depuis l'équateur jusqu'aux régions polaires, à l'exception du milieu marin dont elles sont totalement absentes. Les bryophytes sont omniprésentes et constituent parfois l'essentiel de la biomasse;

- milieux naturels aux contraintes écologiques extrêmes : rochers exposés, éboulis, eaux acides, tourbières acides ou alcalines, ...

- milieux perturbés : talus et terres dénudées, places à feu, champs traités aux herbicides, éboulis de carrières ...

- substrats artificiels en décrépitude : vieux toits, vieux murs, trottoirs, déchets industriels, scories et culots de fonderie, ...

Les bryophytes jouent avec les lichens, un rôle essentiel dans la reconstitution de la plupart des écosystèmes végétaux, au moins dans les stades initiaux. Leur rôle est particulièrement remarquable dans la colonisation de milieux très inhospitaliers où, généralement, aucune plante supérieure, n'est capable de survivre, aussi longtemps qu'une couche d'humus ne s'est pas formée. Leur rôle dans la fixation des talus dénudés, des éboulis de pierrailles, des vases, des berges de rivières et ruisseaux est essentiel.

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