La Bio-Dynamie
 
 

Les toniques végétaux  

 

 

 

La préparation à compost 502

La préparation 502 est fait de fleurs d'achillée millefeuilles (Achillea millefolium) ayant subies une première fermentation en été au soleil et une seconde fermentation en hiver, enterrées.

Les plants d'achillée doivent être ceux de l'espèce sauvage et non pas des variétés cultivées aux fleurs de teintes pastel. Les fleurs blanches en ombelles sont cueillies sans les tiges, au moment de leur pleine floraison avant que la plante prépare ses graines. Le brunissement du centre de la fleur indique que les fleurs sont trops avancées. On choisit une journée Feu, avec le Soleil en Lion en plein milieu de la journée. L'on fait sécher les fleurs dans une pièce bien ventilée, à l'ombre et on les conserve jusqu'au printemps suivant pour la première étape dans la préparation du préparat.

Les vessies, proviennent de chevreuils mâle par l'entremise d'un ami chasseur. Pour conserver les vessies jusqu'à leur utilisation, il suffit de les congeler. Vous pouvez aussi les faire sécher en prenant soin auparavant, de souffler de l'air à l'intérieur avec une paille et de ligaturer l'orifice.

Peu après Päques lorsque le feuillage des achillées commence à apparaître dans les champs, les fleurs sèches d'achillée sont humectées à partir d'une décoction tiède, fabriquée de feuillage frais et de fleurs sèches d'achillée. Coupez les tiges au ras des fleurs, elles pourraient perforer la vessie. On réhumecte aussi les vessies pendant quelques heures pour leur donner de la souplesse.

Après avoir détaché l'orifice, on remplit chaque vessie avec des fleurs d'achillée de façon assez dense, puis on referme la vessie avec une corde et la suspend en l'exposant au soleil de l'été. Les vessies sont décrochées en automne vers la fin septembre ou le début octobre, puis enterrées au jardin jusqu'en mai.

En mai, les vessies dont déterrées et leur contenu est mis dans un pot de verre ou d'argile, en ne serrant pas le couvercle pour laisser le contenu respirer. Les pots sont placés dans une boîte en bois, remplie de mousse de tourbe sèche et conservés dans un endrois frais, jusqu'à leur utilisation dans les composts.

L'achillée est censée apporter les forces de la lumière dans le sol. Son rôle est d'aider les plantes à capter les oligo-éléments.

 

La préparation à compost 503

 

La préparation 503 est fait de fleurs de camomille (Matricaria chamomile) ayant subi une fermentation, enfermées dans l'intestin grêle de vache.

La camomille est une fleur annuelle cultivée pour ses propriétées médicinales. Elle est utilisée en herboristerie et aromathérapie. Vous pouvez la semer directement au jardin à l'automne ou tôt le printemps. Elle se resèmera d'année en année. Vous pouvez aussi vous procurer des plants cultivés bio en jardinerie. Les plants atteignent 45 à 60 centimètres. On reconnait la camomille allemande au fait que son réceptable possède une bulle d'air intérieure.

Vous pouvez récolter des fleurs tout l'été, mais celles du mois de juin sont préférables. Vous les cueillez régulièrement en jour Air, en fin de matinée ou au début de l'après-midi. Les fleurs sont cueillies une par une et séchées de façon conventionelle, puis entreposées jusqu'à l'automne.

Intestins de vache

On utilise des intestins de vache, frais, récupérés d'animaux élevés biologiquement.

Les fleurs séches de camomille, sont humidifiés à partir d'une décoction tiède de fleurs fraiches. Ensuite, elles sont placées densément dans l'intestin grêle qui est ensuite torsadé en petites saucisses de 15 centimètres. Le préparat est enterré dans le sol fertile au jardin pour l'hiver. La période idéale est la fin septembre et octobre. Choisissez un emplacement ensoleillé où il s'accumule beaucoup de neige. Au printemps suivant, on le déterra à l'approche de Pâques.

Cette préparation stabilise l'azote dans le compost et stimule les micro-organismes du sol.

 

La préparation à compost 504

La grande ortie (Urtica dioica) est une plante sauvage, vivace, introduite d'Europe. On la retrouve surtout à la campagne autout des bâtiments de ferme, là ou il y a déjà eu un tas de fumier entreposé. Ses poils urticants libèrent de l'acide formique qui brûle comme une piqure d'abeille. Les brûlures sont d'ordre chimique et non pas mécaniques comme avec les épines des chardons.

L'ortie fleurit en juin de façon discrète, ses nombreuses fleurs sont minuscules et blanches. C'est à ce moment qu'on cueille les plants, en journée Air, en fin d'avant-midi ou au début d'après-midi. Les plants sont coupés au niveau du sol, surtout sans les racines pour éviter leur multiplication dans la fosse du préparat. On laisse flétrir les plants sur place quelques heures, comme pour du foin.

Les plantes sont attachés en ballots serrés puis enterrées à 60 cm. de profondeur, dans un sol fertile. Les orties sont recouvertes de tourbe et laissées enterrées pendant une année. Il est recommandé de faire un volume minimum d'un pied cube, car les petites quantités sont difficiles à retrouver lors du déterrement. Une bonne couche de mousse de tourbe et des planchettes de bois deviennent utiles pour retrouver le préparat.

La préparation est déterrée à la même date qu'elle a été enterrée l'année précédente et entreposée dans des pots de grès ou bocaux de verre. La fosse peut être utilisée immédiatement à nouveau pour un autre préparat 504.

Notez d'un pied cube de substrat d'orties donne 300 grammes de 504

Le terreau d'orties, ajouté au tas de compost, empêche le processus de fermentation et les pertes d'azote. Son objectif est de revitaliser et raviver le sol.

La préparation à compost 505

La préparation 505 est fait d'écorce moulue de chêne (Quercus alba) enterrée dans un crâne de ruminant (vache, mouton ou chèvre)ou d'animal domestique (cheval, chat, chien...).

L'écorce de chêne
Le chêne rouvre, Quercus robur est une espèce européenne. On peut retrouver dans notre jardin la variété cultivée "fastigiata", le chêne anglais fastigié. Il a une forme élancée comme un peuplier de Lombardie. Le chêne blanc est l'équivalent bio-dynamique en Amérique du Nord. On le retrouve dans la partie sud du Québec et dans la péninsule ontarienne, de chaque côté du fleuve St-Laurent.

À l'automne, en fin d'après-midi, en journée terre, on détache l'écorce de surface rugueuse d'un chêne blanc adulte, en santé, sans endommager la partie vivante de l'écorce, le cambium. Ces morceaux d'écorce sont ensuite réduits en grumeaux. On peut le faire à l'aide d'une rouch, d'un couteau ou d'un moulin à grain. On recherche la structure grossière du café et non pas de la poudre.

Le crâne
Il peut s'agir d'un crâne de n'importe lequel animal domestique (cheval, vache, mouton, chèvre, chien, chat). Les crânes doivent être frais, un séjour d'un mois dans le tas de compost est ensuite recommandé pour nettoyer la chair et le cerveau. Le crâne est nettoyé par l'emplacement de la colonne vertébrale à l'aide du boyau d'arrosage. Laissez la membrane fine qui tapisse la cavité crânienne.

Le préparat
À l'aide d'une cuillère, on remplit la cavité crânienne avec les grumaux d'écorce de chêne, en tassant bien. On referme avec un os ou une cheville en bois. Les crânes sont enterres à une faible profondeur d'environ 15 centimètres, avec de la mousse de tourbe d'abord, avec de la terre ensuite. L'endroit idéal est boueux, retenant le ruissellement de la pluie ou de la neige, comme un fossé naturel. Un tel endroit peut être recréé avec un tonneau, les crânes au fond, puis la tourbe ensuite la vase et l'eau d'une gouttière pour finir.

Les crânes sont retirés de la vase le printemps suivant vers Päques, et le contenu est vidé à l'aide d'une cuillère ou en sciant les crânes. Les crânes peuvent être utilisés 2 ou 3 fois.

Cette préparation a un puissant pouvoir de guérison et aide à prévenir les maladies.

La préparation à compost 506

La préparation 506 est fait de fleurs de pissenlit (Taraxacum officinale) séchées au soleil. L'automne suivant, les fleurs sont enveloppées dans un mésentère de ruminant et enfouies dans le sol jusqu'au printemps suivant.

Les pissenlits se retrouvent facilement partout à l'état sauvage. Ils ont envahi les pelouses autant que les champs. Leur floraison se situe à la fin mai ou au début de juin selon la région. Les fleurs de pissenlits qui ne durent que quelques jours, ont tendance à se refermer par temps nuageux ou pluvieux. Elles s'ouvrent le matin par temps ensoleillé et se referment le soir.

On ne récolte que le fleurs, en journée air, vers le midi. On choisit des fleurs nouvellement écloses du matin, il vous faudra donc apprendre une fleur qui s'ouvre pour la premièere fois. Lorsque vous cueillez des vieilles fleurs, vous risquez de vous retrouver avec une multitude de "parachutes" lors du séchage. Le séchage se fait sur un grillage, en couche mince, dans une pièce bien ventilée et sombre. On les entrepose par la suite, bien tassées dans des sacs ou pots en verre.

Le mésentère de ruminant

Il est aussi appelé le péritoine. Il ressemble à un filet de nerfs lymphatiques qui recouvrent les organes de digestion. Il consiste en deux feuilles minces, entre lesquelles s'accumulent une épaisse couche de gras, chez les animaux mal nourris. Il est recommandé de le dégraisser un peu avant de l'utiliser comme enveloppe pour les fleurs de pissenlits. Il est toujours utilisé frais.

Méthodologie

Il s'agit d'envelopper les fleurs de pissenlit dans le mésentère de manière à former une boule de la grosseur d'un petit ballon de 30 centimètres. Chaque boule est ficelée solidement. Lorsque l'on utilise du pissenlit séché, on humidifie les fleurs avec une décoction de fleuilles fraîches de pissenlit ou de jus de feuilles pressées. Vous pouvez aussi façonner les boules à l'époque de la floraison, les sécher quelques jours, puis les entreposer dans la mousse de tourbe jusqu'à l'automne pour leur mise en terre, la dernière semaine de septembre ou en octobre.

Notez que la préparation 506 est attrayante pour les petits rongeurs, une cage protectrice peut devenir nécessaire.

La préparation à compost 507

La préparation 507 est fait une simple décoction de fleurs de Valériane (Valeriana officinalis) pressées.

La valériane est une plante sauvage vivace, naturalisée près des jardins au Québec. Ses fleurs rosées, en corymbe, apparaissent en juillet. On la retrouve dans les champs, sur les terrains vagues, dans les fossés des chemins et à l'orée des bois. On peut l'implanter au jardin par la transplantion d'une talle ou le semis à la surface du sol, sans enterrer les graines. Elle fleurira la deuxième année.

Les fleurs sont cueillies en journée Air vers le midi. Comme celles-ci se fanent rapidement, la transformation doit se faire sans attendre. Pilez les fleurs à l'aide d'un pilon, un hache viande ou un moulin mécanique pour former une pâte mouillée. Placez la pâte dans un linge de coton ou une presse à jus. Récoltez le jus sucré dans des bouteilles en verre opaque, remplir jusqu'au bord. Laissez fermenter ce jus dans un endroit frais, dans de la tourbe avec les autres préparats. Le jus peut-être utilisé immédiatement ou fermenté quelques semaines. Il peut être utile de filtrer le jus si la préparation est utilisée en pulvérisation.

L'odeur du jus est très spécifique à la valériane, il est brun foncé. Il arrive que le jus devienne verdâtre et sente le fumier. Dans ce cas, il faut jeter cette préparation manquée et chercher la cause de cette altération.

 

La préparation 508

La préparation 508 qui est faite de prêle des champs (Equisetum arvense) lutte contre les maladies fongiques.

L'on fait bouillir les brins de prêle, puis on laisse infuser une semaine. La solution est diluée et agitée cinq fois dans une proportion de 1 à 10, puis vaporisée sur les plantes en prévention de maladies fongiques tel que la tavelure, le mildiou ou la rouille. Le matin est le meilleur moment pour les pulvérisations contre les maladies fongiques.

Le contrôle des maladies et insectes

Lorsque le jardin est envahi par les maladies et les insectes, cela signifie qu'il y a un déséquilibre soit du sol, soit des plantes ou soit de l'environnement.

- Le déséquilibre du sol est soigné par des amendements de composts et l'application des préparats 500 et 501 directement sur le sol et 502 à 507 dans le compost

- L'équilibre de l'environnement est assuré par des pratiques agricoles biologiques, bio-dynamiques ou par la permaculture

- Les maladies, les insectes et les mauvaises herbes peuvent être contrôlés par des méthodes naturelles telles le compagnonnage, la rotation des cultures et les préparations homéopathiques.

La préparation 508 qui est faite de prêle des champs (Equisetum arvense) lutte contre les maladies fongiques.

Les mauvaises herbes ne sont que des plantes qui ont le malheur de pousser au mauvais endroit. L'un des moyens les plus évidents d'éliminer les mauvaises herbes avant leur montée en graines et d'effectuer de plusieurs sarclages répétés.

L'on peut aussi diminuer la présence de certaines mauvaises herbes par une préparation homéopathique d'une infusion de celle-ci. Laissez macérer les mauvaises herbes indésirables dans de l'eau de pluie pendant une semaine, diluez la solution en la dynamisant et vaporisez dans les endroits envahis par celles-ci. Vous pouvez aussi faire griller les graines de celles-ci et en poivrer votre jardin. Les cendres des graines peuvent aussi être diluées homéopathiquement puis pulvérisées sur le jardin.

Les insectes et limaces sont contrôlées par une préparation homéopathique des cadavres de ceux-ci. Placez les insectes dans un gros bocal rempli d'eau, vissez le couvercle et laissez macérer pendant plusieurs mois. Filtrez le liquide et pulvérisez aux endroits affectés. Vous pouvez aussi faire griller les insectes ou limaces, les réduire en poivre et les soupoudrer sur les zones affectées.

Les taupes, campagnols et souris peuvent être contrôlées par l'incinération des cadavres de ceux-ci puis par la confection d'un poivre à partir de leurs cendres.

Notez bien: les animaux et plantes utilisées pour les préparations doivent avoir été capturés dans votre propre jardin.